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Ils allèguent le prétendu témoignage d’une veuve Thouvenin, se disant nièce par alliance de Desault, qui affirmait avoir entendu raconter par la veuve même de Desault que son mari n’avait pas reconnu Louis XVII dans l’enfant malade au Temple, qu’il avait rédigé un rapport dans ce sens, et que le jour où il avait déposé ce rapport il fut empoisonné en dînant avec des conventionnels. Mais, qui garantit la parole de la veuve Thouvenin ? Richemont, et c’est tout dire. Que vaut, en effet, ce témoignage non légalisé d’une femme que personne, sauf les intéressés, n’a ni vue, ni entendue, contre l’attestation du premier élève de Desault, Bichat, qui déclare que son maître mourut d’une fièvre maligne ; contre celle de Corvisart, qui fit l’autopsie du corps et constata « l’intégrité parfaite des viscères abdominaux » ? Ajoutez que l’historien de Louis XVII, Eckard, qui a recueilli les souvenirs des amis de Desault, ne fait pas l’ombre d’une allusion à un doute du chirurgien sur la qualité du malade. »|2}}


Donc, c’est une semaine avant le Dauphin qu’est mort Desault. Ce point n’a été contesté ni par Richemont, ni par Naundorff, ni par d’autres. Il n’est contesté par personne. Il ne saurait l’être du reste. Eh bien, lisez ce qui suit : « Le chirurgien Desault, lorsqu’on lui représenta le cadavre du prétendu Louis XVII, déclara qu’il ne reconnaissait point le corps du jeune prince auquel il avait donné ses soins précédemment. » Qui a dit cela, qui a