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ont dit être... » se retrouvent dans tous les procès-verbaux d’autopsie. C’est la formule consacrée : Dumangin, Pelletan, de Lassus et Jeanroi l’ont employée comme l’ont fait, le font et le feront tous leurs collègues.

À ce propos, je note, sans y insister, la contradiction suivante : ces imperturbables logiciens qui, s’appuyant sur le procès-verbal d’autopsie, n’hésitent pas à proclamer l’héroïque résistance qu’opposèrent aux ordres de la Convention, Dumangin, Pelletan, de Lassus et Jeanroi, lesquels cependant ne furent pas inquiétés le moins du monde, et vécurent encore bien des années, ces mêmes logiciens rigoureux n’hésitent pas davantage à expliquer par un empoisonnement la mort du chirurgien Desault, coupable à peu près du même crime que ses confrères ! Appelé auprès de Louis XVII, Desault vient le voir dès le 6 mai, revient, pendant plus de trois semaines, tous les jours, quoique souffrant depuis quelques mois d’une grave affection nerveuse, tombe tout à fait malade le 29, et meurt le 1er juin. Il n’en faut pas douter, il s’est aperçu à la longue que ce n’était pas le Dauphin qu’il soignait. Il ne s’est pas contenté de voir, il a parlé, – l’imprudent ! et la Convention, sans perdre une minute, a ordonné qu’on l’empoisonnât. Voilà ! Mais sur quoi donc s’appuient les partisans des faux dauphins pour nous raconter une aussi tragique aventure ? J’emprunte ma réponse à un travail que M. Ernest Bertin a publié dans le Journal des Débats :


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