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ses élèves. Ce ne fut qu’au bout de bien des années que Pelletan le retrouva. L’authenticité n’était plus d’une évidence irrésistible, et Louis XVIII, cédant aux conseils d’un ancien carme, le Père Élysée, son médecin ordinaire et l’ennemi personnel de Pelletan, n’accepta point ce reste pour ainsi dire sacré. Y avait-il là matière à tout un véritable échafaudage de suppositions et d’accusations ?

Je me suis beaucoup étendu sur les trois difficultés que l’on soulève à cause de l’insuccès des fouilles au cimetière, du refus de recevoir le cœur, et de l’attitude de Louis XVIII. C’étaient les trois grosses pièces ; maintenant, je vais marcher plus vite.

Je prends d’abord le texte du procès-verbal de l’autopsie : « Parvenus, déclarent les quatre médecins, au deuxième étage, dans un appartement, dans la seconde pièce duquel nous avons trouvé dans un lit le corps mort d’un enfant qui nous a paru âgé d’environ dix ans, que les commissaires nous ont dit être le fils de Louis Capet, etc. »

Eh bien, de ces trois mots : « nous ont dit... » il a été conclu, sans exception, par tous ceux qui ne veulent point croire à la mort du fils de Louis XVI au Temple, que les quatre médecins s’étaient refusés, malgré la terreur qu’inspirait la Convention, à reconnaître pour l’enfant royal le cadavre qu’on leur présentait. Et alors donc, conséquemment, il est prouvé de la façon la plus évidente, etc. Vous devinez la suite. Il n’y a qu’un malheur : c’est que les mots : « nous