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propos du corps de Louis XVII, on recommença le même triste manège ; mais voyant que les railleries ne suffisaient point, l’opposition s’emporta bientôt ; elle en vint jusqu’à reprocher à Louis XVIII, « dans les termes les plus violents, d’évoquer avec une audacieuse ostentation les spectres sanglants de sa famille ». Ce fut le coup de grâce. « Pour ne pas réveiller les plus cruels souvenirs de la Terreur », Louis XVIII, « ce prince modéré, politique et sage », d’après M. Chantelauze, ou plutôt, à mon avis, ce prince empressé à faire toutes les concessions, Louis XVIII donna l’ordre de suspendre les fouilles entreprises. Et voilà comment le corps de Louis XVII ne repose pas dans les caveaux de Saint-Denis[1].

Le roi voulait au moins qu’un service solennel fût célébré en cette basilique pour l’âme de son neveu. Les préparatifs s’achevaient, quand tout fut arrêté. En veut-on la raison ? J’ai recours une fois de plus à M. Chantelauze : « Louis XVIII venait d’apprendre, écrit-il, par le primicier de l’abbaye, qu’aux termes de ses anciens règlements, il n’était permis d’y célébrer de services funèbres que pour les princes dont les corps reposaient dans les caveaux de cette église. »

Et maintenant, je suppose tout de même, en

  1. Le corps de la princesse Élisabeth n’y repose pas non plus, d’ailleurs ; il ne fut pas même recherché. Si les naundorffistes se piquaient de logique, ils devraient en conclure que la princesse Élisabeth a survécu, elle aussi, à la Révolution.