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laissait rien à désirer, on le voit, sous le rapport de la précision, et il est bien permis de croire que ces deux honnêtes gens disaient la vérité.

Oui, mais Dusser et Voisin, l’ancien commissaire de police et l’ancien conducteur des convois, donnaient d’autres renseignements. Ils ne s’accordaient, ni entre eux, ni avec les confidents de Valentin. Alléchés par la perspective de la forte récompense qui suivrait certainement la découverte du corps de Louis XVII, Dusser et Voisin voulaient tirer à eux tout le bénéfice et se déclaraient chacun seul possesseur du secret. Le premier, qui, en 1816, rapporte M. Chantelauze, « sollicitait de nouveau un poste de commissaire de police, en se donnant pour royaliste, prétendit que, sans crainte de devenir suspect, il avait pris sur lui de faire enterrer dans une fosse à part le corps du prince ; mais il ne put indiquer de lieu précis ». Quant au second, il affirma qu’il avait descendu lui-même le corps au fond d’une fosse particulière, creusée d’avance par lui-même aussi. Comme il était retiré à Bicêtre, on l’en fit sortir, et « conduit dans le cimetière par les agents du comte Anglès, il traça, à gauche de la croix élevée au milieu du cimetière, un carré d’environ dix pieds de longueur sur douze de largeur, dans lequel il soutint que l’on trouverait, à six pieds de profondeur, le cercueil du jeune roi, fait en bois blanc, et ayant à la tête et au pied un D écrit par lui avec du charbon ».