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et que je transcris textuellement d’après lui : Le Dauphin avait donc été déposé dans la fosse commune. « Mais, la première nuit qui suivit l’inhumation, lorsque toutes les lumières des environs furent éteintes, Valentin se rendit avec sa bêche à la fosse.

« Par une marque de lui seul connue, il n’eut pas de peine à retrouver l’emplacement de la bière, sur laquelle, d’ailleurs, il avait eu soin de faire un signe avec de la craie. Il mit à l’exhumer une activité fiévreuse ; puis, afin de bien s’assurer qu’il ne commettait pas d’erreur, il en souleva le couvercle mal cloué, et il aperçut la tête d’un enfant dont le crâne avait été ouvert (pour l’autopsie). Cela fait, il chargea la bière sur son épaule, et courut la déposer dans une fosse particulière qu’il avait déjà secrètement creusée, – afin de courir moins de risques à être surpris dans cette pieuse besogne, – d’un bout dans le mur de fondation et de l’autre dans le cimetière, à la gauche de l’église Sainte-Marguerite, du côté de l’autel de la communion. Afin de pouvoir reconnaître le cercueil, Valentin avait eu soin de clouer sur son couvercle “une croix de Malte avec des lattes”. »

Voilà ce que racontaient Decouflet et la veuve de Valentin. Celle-ci ajoutait encore que son mari, peu d’heures avant de mourir, lui avait tenu ce propos : « Un jour on te fera du bien et tu seras heureuse ; quand on aura retrouvé le Dauphin, on me récompensera en toi. » Positivement, le récit de la veuve et de l’ami de Valentin ne