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une fois, que peut-on objecter de raisonnable contre des témoignages de cette évidence ?

L’autopsie faite, il ne restait qu’à procéder à l’inhumation du cadavre. Elle eut lieu le lendemain. Pour la raconter avec les divers événements qui se passèrent encore ce jour-là, je laisse la parole, non plus, cette fois, à M. Chantelauze, mais à un témoin oculaire, Étienne-Joseph Guérin, commissaire civil de la section de l’Homme armé. Guérin, le 22 prairial, ou 10 juin, se trouvait de garde au Temple. Avant la Révolution, procureur au Châtelet ; il devint, après la Révolution, juge au tribunal civil de la Seine. Quand il fut mort, on trouva dans ses papiers une note écrite de sa main, note qui étant jusque-là demeurée secrète, n’était par conséquent point destinée à être publiée, ce qui enlève tout motif de mettre en suspicion la parfaite sincérité de son auteur. Guérin y raconte avec les plus grands détails tout ce qu’il a vu au Temple. Or, nous dit M. Chantelauze : « M. le procureur général Dupré-Lasalle était allié de la famille Guérin. Lors du procès des héritiers du faux dauphin Naundorff (1874), contre lesquels M. Dupré-Lasalle portait la parole, cette pièce lui fut remise, mais trop tard pour qu’il pût en faire usage, c’est-à-dire après ses conclusions. Depuis, cette pièce a été par lui-même communiquée à M. de La Sicotière, sénateur, qui l’a publiée en entier dans son savant ouvrage sur les faux Louis XVII. Ce document est