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garanties ». Dumangin était le médecin en chef de l’hospice de l’Unité ; Pelletan, le chirurgien en chef du Grand Hospice de l’Humanité. Tous les deux venaient de soigner le fils de Louis XVI pendant sa dernière maladie. Quant à Lassus, c’était l’ancien chirurgien de Madame Victoire de France ; « sa réputation, dit la duchesse de Tourzel, dans ses Mémoires, l’avait fait choisir par les membres de la Convention, pour fortifier de sa signature la preuve que le jeune prince n’avait pas été empoisonné[1] ». Jeanroi, professeur, à cette époque, de médecine légale à l’École de Santé de Paris, avait donné antérieurement ses soins à la famille de Lorraine. Il essaya, dit encore Mme de Tourzel, « qui avait appris cette particularité de la bouche même de Jeanroi », il essaya tout d’abord de se dérober « à la mission qui lui était confiée, en avertissant les membres du Comité de sûreté générale que, s’il apercevait la moindre trace de poison, il en ferait mention, au risque de sa vie. ─ Vous êtes précisément l’homme qu’il nous est essentiel d’avoir, lui répondirent-ils, et c’est pour cette raison que nous vous avons préféré à tout autre ». Un témoin capable de tenir ce langage d’une honnêteté si intrépide est-il un témoin sérieux, en qui l’on puisse avoir pleine confiance ? Oui, sans aucun doute. Eh bien, Jeanroi a toujours affirmé, avec la dernière énergie,

  1. Il est inutile, sans doute, de rappeler au lecteur que la duchesse de Tourzel avait rempli la charge de gouvernante des Enfants de France.