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en interrogea lui-même plusieurs qui vivaient encore en 1818. Pas un seul ne se démentit.

Outre les officiers des gardes montante et descendante, quatre commissaires civils, les sieurs Damont, Darlot, Bigot et Fouquet, signèrent le procès-verbal constatant l’identité et le décès. Véritablement, aucune objection plausible ne peut tenir contre d’aussi écrasants témoignages.

Et ce n’est pas tout ! Il y a d’autres attestations, des attestations qui seraient d’une autorité plus considérable encore, si la chose était possible.

Pendant que les gardiens et les commissaires civils procédaient, ainsi qu’on vient de le voir, à la reconnaissance du cadavre de Louis XVII, déjà, dans Paris, se répandait la nouvelle de la mort du jeune prince, et, ce qui n’est pas étonnant, avec la nouvelle de ce décès courait un bruit, mensonger du reste : on disait que l’enfant royal avait été empoisonné sur l’ordre même de la Convention. Ce bruit prenant d’heure en heure plus de consistance, l’Assemblée s’en émut, et « crut de sa dignité de lui donner indirectement un solennel démenti ». Elle réclama donc l’autopsie.

Les quatre médecins qu’elle désigna pour cette opération furent : Dumangin, Pelletan, de Lassus et Jeanroi. Ils étaient tous les quatre d’une science et d’une honorabilité universellement reconnues. Aussi la Convention, de propos délibéré, leur avait-elle accordé la préférence afin qu’on eût justement « toutes les