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conseil. Les officiers, donc, – ils étaient une vingtaine, – furent conduits dans la chambre mortuaire, et Damont leur fit à tous, séparément, cette question : Reconnaissez-vous l’enfant pour être le fils de Louis XVI ? ». La majeure partie, ajoute M. Chantelauze, copiant lui-même le rapport de Damont, ce rapport qu’on peut aller lire, je le rappelle, aux Archives : F. 7, carton 6,808, dossier 1,496, « la majeure partie attesta le reconnaître pour l’avoir vu au jardin des Tuileries et ailleurs ». Cela est déclaré aussi dans les procès-verbaux : sur vingt officiers, quinze constatèrent l’identité de Louis XVII et signèrent leur constatation.

Mais les autres ? les cinq autres ? Les cinq autres n’ont jamais songé à prétendre que le cadavre n’était point celui de l’enfant royal. Au contraire, ils avaient la ferme conviction que le mort placé sous leurs yeux était le fils de Louis XVI. Seulement, soit qu’ils n’eussent pas eu l’occasion de voir le Dauphin avant son entrée au Temple, soit qu’ils ne l’eussent vu que de loin, ou peu d’instants, ils ne se jugèrent pas en droit de dire : « Nous le reconnaissons. » C’est pourquoi, tranquillement, ils s’abstinrent de signer, et la faculté qu’on leur laissa de s’abstenir prouve bien que le témoignage formel de tous les autres fut rendu en pleine liberté, ce qui lui donne incontestablement le plus grand poids.

Eckard, dans la troisième édition de ses Mémoires historiques sur Louis XVII, a publié le nom de ces officiers, et déclaré en note qu’il