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que le prince avait rendu son dernier soupir en présence de Lasne et d’un autre personnage, le commissaire Damont. Le commissaire Damont, rapporte l’historien de Louis XVII, était un « membre du comité civil de la section du faubourg du Nord ; depuis le 29 ventôse an III, il présidait ce comité, composé de douze membres, lorsqu’il reçut une lettre de la commission de police administrative qui le prévenait que c’était à son comité à envoyer un de ses membres, pour être adjoint à la garde du Temple, le 20 prairial à midi, pendant l’espace de vingt-quatre heures. Ce membre devait être relevé, le 21, par un commissaire de la section de la Réunion ».

« Damont, poussé par la curiosité autant que par ses secrètes sympathies pour la famille royale, se nomma lui-même en qualité de président. »

Eh bien, Damont ne s’est pas borné à voir, il a ensuite raconté tout ce qu’il avait vu. Et M. Chantelauze a découvert, dans les Archives nationales, une pièce inédite, qui est tout simplement la relation écrite de Damont, intitulée : Détail de ce qui s’est passé au Temple à la mort du Dauphin Louis XVII, où était présent le sieur Damont. Le narrateur le déclare formellement : « Il reconnut dans le jeune prisonnier, bien que ses traits fussent altérés par la maladie de langueur dont il était atteint, le même personnage qu’il avait vu, avant sa détention, donnant la main à la reine et se promenant dans son petit jardin