Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/37

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’importe ! Gomin et Lasne se sont trompés, ce n’est point possible, mais c’est entendu. Croit-on qu’ils aient pu longtemps demeurer dans cette erreur ? Croit-on qu’ils n’aient pas été avertis ? S’imaginerait-on, par hasard, qu’ils étaient seuls auprès du petit prince ? Apprenez que, sous les yeux mêmes de Lasne et de Gomin, pendant qu’ils exerçaient leurs fonctions de gardiens, « l’enfant était chaque jour, écrit M. Chantelauze, servi par les porte-clefs Baron et Gourlet, qui nettoyaient sa chambre, et par les aides de cuisine Caron et Vanderbourg, qui, trois fois par jour, lui apportaient ses repas. Or, Baron et Gourlet connaissaient parfaitement le jeune prince, depuis son entrée au Temple, puisqu’ils y étaient eux-mêmes, avant cette époque, au service du comte d’Artois. Quant à Caron et à Vanderbourg, ils y étaient entrés du temps de Simon ». C’est Caron, qui le jour même de la mort de Louis XVII, le 20 prairial, lui servit son dernier repas : un bouillon. Et Caron, comme Lasne, Gomin, Vanderbourg, Baron et Gourlet, a toujours persévéramment affirmé que l’enfant décédé à la date du 8 juin 1795, au Temple, était bien le fils de Louis XVI. Entre diverses pièces tirées des Archives nationales, et que tout le monde peut aller vérifier, M. Chantelauze en cite une où sont relatées les attestations formelles de Caron.

Et il y a encore une quantité d’autres témoins ! Il y a le commissaire civil Antoine Damont. J’ai dit, au début de ce chapitre,