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et de magistrats des éloges publics et sans réserve ; nul n’a rien eu à leur reprocher ; leur intelligence était au moins suffisante ; ils avaient manifesté pour l’enfant confié à leurs soins, plus que de la sollicitude : une véritable affection ; par conséquent, leur témoignage doit inspirer toute confiance, jusqu’au jour où il serait démontré cependant qu’ils ont commis un acte peu délicat ; par exemple, qu’ils ont fabriqué de la fausse monnaie, comme Naundorff. Seulement, cette démonstration, il est de moins en moins probable qu’elle soit faite.

Mais, Lasne et Gomin n’ont-ils pas pu se tromper ? N’est-il point possible qu’ils aient cru, de la meilleure foi du monde, garder et soigner le fils de Marie-Antoinette, tandis qu’ils prodiguaient leurs attentions à un enfant quelconque, substitué adroitement au prince ? Si l’on discute cette hypothèse, il faut commencer par admettre que la substitution avait été opérée, bien entendu, avant que Lasne et Gomin fussent entrés au Temple et chargés de Louis XVII. Eux qui voyaient le prisonnier tous les jours, durant des heures entières, évidemment ils se seraient aperçus de cette substitution, si l’on avait attendu pour la faire qu’ils fussent là ! Ainsi, on l’avait donc opérée plus tôt. Mais à quelle époque ? Je cherche sans trouver. Avant Gomin et Lasne, par qui était gardé le prince ? Par Laurent et Gomin ! Quel était ce Laurent ? « Un jeune homme intelligent, humain et de manières distinguées, dont la duchesse d’Angoulême, dans