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Naundorff, qui en profitent de leur mieux, ce gros avantage. Elles vont pouvoir apprécier à quel point, au contraire, sont manifestes les preuves du décès.

Il y a d’abord deux témoignages d’une autorité décisive : celui de Lasne et celui de Gomin. Lasne et Gomin ont toujours affirmé hautement, juré solennellement que le pauvre petit captif qu’ils avaient gardé, soigné, consolé, assisté jusqu’à sa dernière heure, était bien Louis XVII. Chaque fois qu’ils ont été interrogés publiquement, devant témoins, ils ont renouvelé cette déclaration formelle. On n’en montrera jamais une différente venant d’eux. On dira peut-être qu’un personnage quelconque, mort, a dit à un autre personnage, mort, qu’un troisième personnage, mort, lui a dit un jour que Lasne ou Gomin lui avait dit, sous le sceau du secret et une fois qu’ils se trouvaient malheureusement tout seuls, que Louis XVII n’était pas décédé au Temple comme on le prétendait. Mais une attestation sérieuse, qui puisse compter, on n’en montrera pas ! Interrogés en justice, interrogés par des personnes dignes de foi et profondément respectables, jamais, je le répète, jamais Lasne et Gomin ne se sont démentis[1].

Or, c’étaient de très honnêtes gens, Lasne et Gomin. Ils ont vécu de la manière la plus honorable ; ils ont mérité de recevoir de personnages

  1. Le journal des Naundorff, la Légitimité, est forcé lui-même de le reconnaître dans son numéro du 15 mars 1885.