Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE II

Les preuves de la mort du Dauphin au Temple.




L’attrait du mystérieux, de l’inouï, de l’invraisemblable est décidément bien vif et bien fort ! Il le faut, pour qu’il ait été possible à diverses personnes de contester, avec un certain succès (puisqu’elles ont fait des dupes en assez grand nombre), que le fils de Louis XVI ait rendu son dernier soupir au Temple. Car, si jamais décès fut prouvé d’une façon évidente, irréfutable et péremptoire, c’est à coup sûr celui-là ! Il serait même difficile de nommer un personnage historique, dont la mort soit aussi minutieusement démontrée que celle du petit martyr dans les bras de Lasne, à la date du lundi 20 prairial an III en français : le 8 juin 1795. Quand on a lu le touchant ouvrage de Beauchesne, on a déjà vraiment perdu le droit de douter ; mais, quand on a lu le travail méticuleux de M. Chantelauze, l’ombre même d’une hésitation quelconque devient inexplicable. J’espère, en la résumant dans les pages qui vont suivre, ne pas trop affaiblir cette lumineuse argumentation.

Oui, c’est bien le 8 juin 1795, à trois heures de l’après-midi, en présence du commissaire civil