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façon la plus abominable qui fût jamais ! Allez, vous devriez mourir de pure honte !

Et, de grâce, ne soutenez point cette thèse absurde, qu’Henri V n’a pas su la vérité ! Allons donc ! qui pouvait être mieux placé que lui pour la savoir ? Mais il ne lui était même pas possible de ne point la connaître ! Réfléchissez un peu. Son attention a dû être attirée sur les Naundorff tout au moins par les procès qu’ils lui ont faits. Ils ont plaidé en première instance en 1851 ; ils ont plaidé devant la cour d’appel en 1874. Jules Favre a soutenu leurs prétentions. Et vous croyez que le comte de Chambord ne s’est pas occupé de cette affaire ? Mon Dieu, oui, peut-être avez-vous raison ; mais alors cela prouverait tout simplement qu’il avait au plus haut degré la certitude que les Naundorff n’étaient que des imposteurs. Et chez cet homme, à qui pas un seul d’entre vous n’osera contester l’intelligence la plus étendue et la probité la plus entière, une telle certitude ne devait s’appuyer que sur des bases sérieuses !

Voilà ce que j’avais à dire aux légitimistes qui sont passés d’Henri V à Naundorff. (Quelle chute !) J’arrive maintenant à l’autre sentiment, celui qui provient, comme je l’ai tout à l’heure écrit, de la fatalité qui s’acharne, depuis un siècle, à poursuivre la maison de France. Je me bornerai, sur ce sujet, à présenter une simple réflexion.

C’est une pensée qui ne répugne pas, de considérer les cruels malheurs qui ont frappé les