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bientôt, qui pèse sur la maison royale ; le second a pris naissance dans l’antipathie qui va déjà diminuant, qu’on saura faire cesser, je l’espère, mais qu’inspirent encore à plus d’un vieux légitimiste, il ne faut point le nier, les princes d’Orléans. Je m’occupe tout de suite du second. C’est lui qui a conduit aux Naundorff presque toutes les recrues gagnées, depuis le décès du comte de Chambord, par ces intrigants.

Il ne me semble pas possible d’approuver les quelques fidèles d’Henri V qui, après sa mort, se sont retournés vers les Bourbons d’Espagne. J’estime que le droit n’est point avec eux, et qu’ils poursuivent l’irréalisable. Mais on les comprend en somme, on les excuse volontiers, et, s’ils se fourvoient, c’est en excellente compagnie. Ils marchent, ou plutôt ils voudraient marcher, à la suite de vrais princes, de chefs profondément estimables. Selon toutes les apparences, ils se trompent en croyant respecter les intentions du comte de Chambord ; au moins, ils n’insultent pas grossièrement à sa mémoire ! Or, c’est ce que vous faites, sans réfléchir à cette conséquence, j’aime à le penser, vous tous, qui, plus nombreux que les partisans de la branche espagnole, prétendiez vénérer si profondément Henri V quand il vivait, et venez maintenant vous joindre à la ridicule petite cohorte rangée derrière vos tristes sires, lesquels ont toujours accusé le grand défunt de n’être qu’un usurpateur, un imposteur ! Oui, vous insultez à la mémoire du comte de Chambord de la