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entretiens avec un ange du ciel ; il a même écrit sous la dictée, à l’en croire, de cet ange, un évangile nouveau et plusieurs autres fantaisies de ce calibre. Les affirmations qu’il multipliait à ce propos étaient aussi nettes que celles relatives au récit de son évasion. Elles se ressemblaient même par un autre endroit : « elles étaient dénuées de preuves directes. » Vous déclarez croire pleinement aux premières, la parole de Naundorff vous paraissant une garantie de la plus haute valeur. Oui ou non, croyez-vous de même aux secondes ?

Tout en proclamant, du reste, que le récit du « prince » lui semble digne d’une confiance aveugle, la Légitimité s’efforce de le corroborer par quelques essais de preuves. J’avais fait observer que Naundorff n’apportait pas un seul nom à l’appui de ses dires. M. l’abbé Dupuy cherche de son mieux à combler cette grave lacune. Il nomme, entre autres, les deux enfants qui furent successivement, d’après les naundorffistes, substitués à Louis XVII. Le premier, le muet, s’appelait, dit-il, Tardif de Moidrey ; le second, l’idiot, s’appelait Léninger. Vraiment, le premier s’appelait Tardif de Moidrey, monsieur Dupuy, vous déclarez que c’est prouvé ! Permettez-moi donc de porter à votre connaissance, et à celle de mes lecteurs, la lettre suivante, que M. Tardif de Moidrey, si honorablement connu des catholiques, vient de m’adresser :