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lutta pour les enfants de son ancien maître.

C’est d’après les déclarations mêmes de celui-ci, le lecteur se le rappelle, déclarations faites par le juif prussien en 1818, lors de son mariage, renouvelées en 1824 devant la justice, que j’ai constaté la naissance de Naundorff à Postdam, en 1775. « Puisque vous affirmez que notre prince est né à Postdam, répond M. Dupuy, produisez donc son acte de naissance. » Je ne produirai pas l’acte de naissance de l’imposteur ; la Légitimité sait bien pourquoi : elle sait que son faux dauphin était juif, et qu’en 1775, les juifs n’avaient pas, en Allemagne, d’état civil. On ne leur dressait point, par conséquent, d’acte de naissance.

Si le journal naundorffiste n’accorde aucune portée aux déclarations émanant de Naundorff lui-même, quand ses déclarations détruisent la thèse qu’il soutient, il en est tout différemment lorsqu’il y trouve un point d’appui. Alors, ce que dit son faux Louis XVII constitue, au contraire, « un document historique de première valeur ». Par exemple, il est bien forcé de reconnaître qu’il y a, « dans le récit de l’évasion, des affirmations dénuées de preuves directes ». Mais que lui importe, du moment que c’est son roi lui-même qui a parlé !

Messieurs les abbés Briault, Dupuy, et autres prêtres zélés partisans de Naundorff, souffrez de ma part une simple question : Votre prince a positivement et plusieurs fois soutenu, comme je l’ai déjà raconté, qu’il avait de longs