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corps mort d’un enfant qui nous a paru âgé d’environ dix ans, que les commissaires nous ont dit être le fils de Louis Capet... », j’ajoute donc le membre de phrase suivant : « ... et que deux d’entre nous ont reconnu pour être l’enfant auquel ils donnaient des soins depuis quelques jours. »

Maintenant que ses ordres sont exécutés, M. Dupuy devrait, en récompense, me dire ce qu’il voit à son avantage dans ce complément de citation. Il souligne les mots deux d’entre nous et les mots depuis quelques jours. Aurais-je contesté, par hasard, que Pelletan et Dumangin ne furent appelés à soigner le prince qu’après la mort du chirurgien Desault ? Et la Légitimité, pour se tenir convaincue, voudrait-elle donc que Jeanroi et Lassus, qui n’avaient pas encore vu, elle ne l’ignore point, Louis XVII dans sa prison, eussent, comme Pelletan et Dumangin, déclaré qu’ils lui « donnaient des soins depuis quelques jours » ? Non, la seule chose qui puisse étonner un instant, quand on lit le procès-verbal, ce sont les quatre mots nous ont dit être. Et, pour que l’étonnement cesse, il suffit, comme je n’y ai pas manqué, de faire observer qu’il s’agit là d’une formule habituellement employée dans les procès-verbaux d’autopsie. M. l’abbé Dupuy, lui-même, n’ose point soutenir le contraire, malgré tout son aplomb : « C’est la formule consacrée ? me répond-il. Oui, pour un simple particulier, mais pour un prince du sang ! » Et il m’oppose le procès-verbal de l’autopsie du premier Dauphin, où les quatre mots en question ne se trouvent pas.