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des quinze « gardes nationaux » a beaucoup de valeur, et la Légitimité a tort de le dédaigner.

Et les médecins ? Pelletan, Jeanroi et Lassus avaient certainement vu le petit prince dans les années qui précédèrent son entrée au Temple. Je l’ai prouvé. Ils ont maintes fois déclaré qu’ils le reconnurent. Je l’ai prouvé aussi. Qu’en dit la Légitimité ? La Légitimité ne se trouble pas le moins du monde. Non seulement elle s’entête à nier, malgré les Mémoires de Mme la duchesse de Tourzel, malgré les affirmations que Pelletan lui-même prodigua toute sa vie, malgré tant d’autres témoignages si nets, si écrasants, que ces trois médecins aient reconnu l’enfant royal ; mais elle va jusqu’à prétendre que Pelletan, quoiqu’il ait dit cent fois le contraire, ne l’avait point vu aux Tuileries, et elle ose insinuer que Lassus et Jeanroi l’avaient si peu vu, si peu, que vraiment leurs déclarations ne signifient rien du tout.

C’est sur le procès-verbal d’autopsie que la Légitimité persiste à s’appuyer pour maintenir, qu’en dépit de leurs attestations, les médecins n’ont jamais cru se trouver en présence du cadavre de Louis XVII. À ce propos, elle me reproche de n’avoir pas cité tout le début de ce document. Je n’en ai pas cité non plus le préambule, où les quatre médecins disent qu’ils ont été chargés « de procéder ensemble à l’ouverture du corps du fils de défunt Louis Capet » ; mais, ce n’est point là ce que M. Dupuy me demande, et je veux lui donner satisfaction. À ces quelques lignes : « ... nous avons trouvé le