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évidemment que, lorsqu’on est déjà dans un triste état, on ne peut attraper une maladie qui vous emporte en quarante-huit heures. Puis elle continue, de concert avec la Légitimité : « En 1840, Lasne assure que, pendant deux jours, le corps du prince fut exposé. Il a donc pu facilement être vu et reconnu par toutes les personnes qui allaient et venaient dans le Temple, ainsi que par les hommes de garde. En 1837, il se tait sur ce détail qui, s’il eût été vrai, n’aurait pas échappé à sa mémoire. » En 1837, Lasne avait dit qu’au 10 août il était commandant en chef du bataillon des Droits de l’Homme ; en 1840, il se rectifie : « Ce n’est qu’après le 10 août, dépose-t-il, que j’ai été nommé à ce grade ; auparavant, j’étais capitaine des grenadiers du poste Saint-Antoine. » Or, en 1834, il avait déclaré – lapsus évident ! – qu’il était capitaine aux gardes françaises. L’abbé Dupuy souligne ces contradictions, et lève les bras au ciel.

Quant à Gomin, c’est encore pire : Interrogé par le juge d’instruction, il affirme en premier lieu « qu’il avait vu plusieurs fois le Dauphin avant sa détention ; quelques lignes plus bas, il prétend qu’il l’avait vu souvent ». Il dit : « Je suis entré au Temple vers le 8 thermidor. » (Le 9 thermidor, c’est la date si retentissante de la chute de Robespierre.) Et il n’a été nommé que trois mois plus tard ! Il dit : « J’ai assisté aux derniers moments du prince. » Et quelques minutes avant l’instant précis de la mort, il était sorti pour aller prévenir la Convention ;