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Il faut changer de ton, et répondre sérieusement à la Légitimité, quand, à propos des preuves que j’ai données de la mort de Louis XVII, elle accuse Lasne et Gomin de n’avoir été que des parjures, des imposteurs, des faux-témoins. Pour motiver ces calomnies contre deux hommes parfaitement honorables, elle s’appuie sur quelques divergences qui ont été relevées entre la déposition de Gomin en 1837, et les trois dépositions de Lasne en 1834, 1837 et 1840. Lasne, d’après la Survivance et la Légitimité, s’est gravement contredit lui-même, et a gravement contredit Gomin. C’est ce que l’on va voir. Je prends la Légitimité, je prends la Survivance, je m’en rapporte, tout comme si je n’avais pas vingt fois sujet de m’en défier, à ce qu’elles avancent, et je pèse la portée, la gravité des contradictions qu’elles signalent entre les trois témoignages de Lasne et celui de Gomin.

Lasne, en 1837, déclare que le « jeune prisonnier du Temple est mort sur son bras gauche » ; en 1840, il dépose que le Dauphin est mort « les bras autour de son cou ». L’abbé Dupuy s’exclame ; il trouve qu’on ne saurait se démentir soi-même d’une façon plus scandaleuse. En vérité ? ─ C’est « après une maladie de deux jours que le prince a rendu le dernier soupir », affirme Lasne en 1837, et, en 1840, il dit qu’à « son arrivée au Temple », il fut mis en présence « d’un malheureux enfant qui inspirait la pitié et presque le dégoût ». Quelle contradiction ! s’écrie la Survivance, qui estime