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égorger son frère Abel ! » La Légitimité cite les lignes qu’on vient de lire, fait semblant de croire que je lui attribue textuellement le passage qui concerne Adam et Ève, Caïn et Abel, puis me confond en ces termes qui respirent la victoire : « L’Univers est vraiment trop généreux de nous prêter un raisonnement aussi saugrenu. Nous le mettons au défi de produire la page où nous aurions soutenu pareille imbécillité ! – La page s’il vous plaît ? »

Autre exemple de discussion serrée : J’ai publié les principaux considérants de l’arrêt si dur par lequel, en 1874, la cour de Paris a débouté les Naundorff. M. l’abbé Dupuy répond que les juges de 1874 ne confirmèrent ainsi la sentence des juges de 1851, que parce qu’ils s’attendaient au prompt retour d’Henri V. En 1874, le prompt retour d’Henri V était devenu déjà bien problématique ; mais je n’insiste pas là-dessus, ce n’est pas la peine ; je continue à suivre M. Dupuy. Il ajoute que l’arrêt en question ne fut pas rendu à l’unanimité. À preuve, dit-il, que le président de la cour, M. de Gillardin, s’était écrié dans un salon où l’on s’entretenait de l’affaire, quelques jours avant le jugement : « C’est clair comme de l’eau de roche ! » Eh quoi, M. de Gillardin a tenu ce langage ? Soit ! Je vous en crois d’autant plus volontiers sur parole, monsieur l’abbé, que je suis tout à fait du même avis que l’honorable président. À son exemple, en effet, je trouve la question, malgré vos multiples efforts pour l’embrouiller, « claire comme de l’eau de roche ».