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d’Aussone|Lafont d’Aussonne}} est tout simplement une des « autorités » sans cesse invoquées par les naundorffistes. Ils trouvent tout naturel de s’appuyer sur les prétendues révélations de ce moine défroqué ; mais, si je me permets de profiter d’un aveu que Lafont d’Aussonne a laissé par hasard échapper : « Halte-là » me déclare, avec une indignation profonde et sainte, M. l’abbé Dupuy. N’est-ce pas véritablement comique ?

N’est-il pas comique aussi de voir la Légitimité m’accuser de mensonge parce que, poussant à fond l’un de ses raisonnements favoris, j’en ai démontré toute l’absurdité ? Elle aime à dire que si les derniers Bourbons de France, – elle ne parle point de ceux d’Espagne et d’Italie, – ont été malheureux, c’est à cause de leur conduite vis-à-vis de son Louis XVII. Là-dessus, faisant observer que de tous ces Bourbons le plus cruellement traité fut Louis XVI, je réponds : « Il ne me paraît en vérité pas admissible que le Roi-Martyr ait payé de sa tête un forfait, qui aurait été commis, ultérieurement à son assassinat, sur la personne de son fils, par son frère cadet, tandis que celui-ci a régné bien tranquillement, et s’est éteint bien doucement dans la prospérité la plus enviable. On comprend qu’une malédiction divine ait poursuivi la race de Caïn, après le meurtre qu’avait perpétré son chef ; mais il n’est jamais venu à la pensée de personne, avant les Naundorff, de soutenir qu’Adam et Ève ont été chassés du paradis terrestre, parce que Caïn devait, pas mal d’années plus tard,