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Prouver le contraire est plus facile. Le fils Naundorff a d’abord contre lui sa précipitation. Il n’avait pas encore abjuré, que déjà, farce inconvenante, il lançait un manifeste ultra-catholique, où se lisaient des phrases à l’accent royal et chrétien, textuellement copiées dans les écrits du comte de Chambord[1]. Il n’avait pas encore abjuré non plus, que déjà, farce sacrilège, il se permettait, cet aventurier, ce huguenot, de vouer la France au Sacré-Cœur ! La patience lui manquait : il craignait d’arriver trop tard, de rater son effet. L’hypocrite !

Mais il y a pis que cela ! Veut-on savoir à quoi s’occupent, sans que « Charles XI » proteste, et avec le plein assentiment de la « princesse » Amélie, les catholiques champions de ces grands catholiques ? Qu’on lise la lettre suivante, qui m’a été adressée par M. Le Chartier, ancien rédacteur de la Légitimité, et l’auteur du Salut de la France, l’une des plus récentes et des plus habiles brochures faites pour soutenir les Naundorff. M. Le Chartier a vu de près ceux qu’il avait défendus avec une évidente conviction, et voici ce qu’il en pense à présent :

« Toulouse, le 2 avril 1885.

  « Monsieur Pierre Veuillot, à Paris.

{{g| « Beaucoup de personnes m’écrivent que ma brochure, le Salut de la France, fait pencher

  1. « Je suis le droit et le pilote nécessaire ! » ─ « Il faut que Dieu rentre en maître ! » etc.