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dans cette dernière ville avec sa famille, et se faisant appeler Stuart. Qui se refuserait parmi ses voisins à lui donner ce nom, et à le donner aux enfants de cet homme ? Et qui les empêcherait, ces enfants, quand leur père défunt serait porté au cimetière, de lui élever une tombe et d’y placer l’inscription suivante : « Ci-gît Jacques Stuart, descendant des anciens rois de la Grande-Bretagne » ?

L’absence de valeur des preuves tirées par les Naundorff de leur prétendue situation en Hollande, me semble démontrée. Voulez-vous voir maintenant ce qu’il faut penser de leur toute récente et si tapageuse abjuration du protestantisme ?

Qui oserait essayer de contester l’intérêt puissant que Charles Naundorff avait, après la mort d’Henri V, à se convertir au catholicisme ? Personne. On doit admettre, en conséquence, qu’il est au moins possible que le fils du fondateur de la religion nouvelle ne se soit converti, en 1883, que pour obéir à des mobiles sans élévation. Dieu seul connaît le fond des cœurs ; mais, devant les hommes, rien ne saurait laver Charles Naundorff de ce soupçon d’hypocrisie. Et il n’y aurait aucun autre motif de mettre en doute sa sincérité, que celui-là seul suffirait. Car à ceux qui invoquent sa conversion comme un témoignage en sa faveur, on pourrait toujours répondre : « Prouvez-nous premièrement qu’il ne s’est point converti pour augmenter le nombre de ses dupes ! » Comment la donner, cette preuve ?