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M. l’abbé Dupuy, je ne serais pas fier de la lettre de M. le baron Zuylen-Nyeveld : ni le fond ni la forme ne m’en plairait, et loin de la montrer, je la dissimulerais soigneusement.

Quant à l’épitaphe de Naundorff, il est certain qu’elle lui donne les titres auxquels il prétendait. Qu’est-ce que cela prouve ? Richemont fut bien enterré, non pas en pays étranger, lui, mais aux portes de Lyon, sous le nom de Louis-Charles de France. Je l’ai dit ; j’ai dit aussi que son acte de décès le qualifiait de la manière suivante : « Monsieur Louis-Charles de France, natif de Versailles, etc. » Telle est la haute valeur des témoignages tirés des épitaphes et des pièces de l’état civil. C’est la même chose en Hollande que dans notre pays. Et M. Van Lier, le consul de Hollande à Paris, examinant des attestations qu’on m’avait envoyées et que je lui soumettais, attestations où un bourgmestre quelconque certifiait que le capitaine Adelberth était venu le trouver, accompagné d’une paire de témoins, déclarant tous deux que ce capitaine s’appelait Adelberth de Bourbon, M. Van Lier me disait dernièrement : « Ces pièces ne sont pas apocryphes ; mais que démontrent-elles ? Si l’on avait produit à ma naissance deux témoins venant affirmer par devant le bourgmestre que j’étais le fils d’un roi, il est infiniment probable que cette déclaration eût été mentionnée sans l’ombre d’une difficulté. »

De Delft, en Hollande, je transporte la scène à Figeac, en France. Supposez un Anglais s’établissant