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Normandie », et comme il a existé, en effet, un duc de Normandie, né à Versailles en 1785, mort au Temple en 1795, M. l’ambassadeur est absolument en règle ; il peut écrire : le duc de Normandie. Mais relisez la lettre, et vous verrez que rien n’y montre qu’il applique ce titre à Naundorff.

Soit, dira l’abbé Dupuy. Seulement il appelle Mme Laprade : « Amélie de Bourbon. » En effet. Qu’y a-t-il là de surprenant ? Il reçoit une lettre signée : « Amélie de Bourbon » il n’a pas, lui, ministre d’une puissance étrangère, à s’occuper de savoir si ce nom français est légitimement porté par une personne qui réside en France. Il répond à l’adresse indiquée : « À Madame Amélie de Bourbon, boulevard Magenta, 133. » Remarquez-le bien ; il écrit à Madame de Bourbon ; il met en suscription : Madame, simplement ; au bas de la lettre, il répète : « à Madame Amélie de Bourbon », et c’est encore Madame, tout court. Ainsi, voilà l’ambassadeur de la Hollande, de cette puissance qui reconnaît, au dire des naundorffistes, les enfants du juif prussien pour fils et fille de Louis XVII, qui les traite comme princes de la maison royale de France, voilà l’ambassadeur des Pays-Bas qui a l’honneur de correspondre avec une femme d’un rang si élevé, et il n’adresse point sa lettre à : « Madame la princesse de Bourbon », et il se borne à lui dire, en terminant, comme à n’importe quelle bourgeoise : « Veuillez agréer, madame, l’assurance de ma haute considération. » À la place de