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Charles ; le troisième, il l’appela Edmond ; le quatrième, Adelberth. Quant aux filles, la première, qui vint au monde le 31 août 1819, fut nommée Amélie. C’est aujourd’hui Mme Laprade. En 1829, Naundorff eut une autre fille qui fut nommée Marie-Antoinette. Quelques années plus tard, il en eut une autre encore, et celle-ci reçut le prénom de Marie-Thérèse. Ainsi donc, vers 1829, quand il se préparait à se dire le fils de Louis XVI, Naundorff pensait aux noms traditionnels, ce qui prouve clairement qu’il y aurait pensé de même pour son premier fils, si, dès 1820, il eût songé à ressusciter Louis XVII.

Il n’est peut-être pas inutile de faire, à propos de cette postérité nombreuse, une seconde observation, d’un certain intérêt : Au début de ce siècle, il était bien appauvri, le sang des Bourbons de la branche aînée. De plus, la chétive et malheureuse enfance du fils de Louis XVI, avant 1795, puis, après 1795 (s’il fallait s’en rapporter aux Mémoires de l’aventurier prussien), son adolescence et sa jeunesse plus malheureuses, plus tourmentées encore, ne semblaient pas le destiner précisément à se survivre en une postérité d’une telle abondance. Aussi, loin de voir, comme l’abbé Dupuy, un gage de la vérité des affirmations de Naundorff dans cette postérité, je serais, au contraire,