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s’il a oublié que la nouvelle religion de son « prince » fut condamnée, formellement, par le pape Grégoire XVI ?

Car Naundorff a été condamné par Grégoire XVI, et dans quels termes ! J’ai réservé cet argument, sans réplique, pour la fin. Au cours de ce travail, j’ai déjà indiqué en peu de mots que l’imposteur allemand s’était permis d’abominables « jongleries religieuses », qu’il prétendait se trouver en communication directe avec un ange du ciel, qu’il avait écrit, soi-disant sous la dictée de cet ange, un évangile nouveau. Naundorff fit encore bien d’autres folies sacrilèges : il distribuait à ses malheureux adeptes des fleurs qu’il déclarait avoir rapportées du Paradis ; il envoyait « à MM. les archevêques et évêques », « au clergé catholique », des circulaires où étaient retracées tout au long ses conversations abracadabrantes avec son « ami l’ange ». J’ai quelques-unes de ces pièces sous la main, j’ai aussi en ma possession une sorte de manifeste, daté du 17 mai 1840, signé par Naundorff et ses principaux conseillers, où l’inventeur et les apôtres de « l’Église Catholique-Évangélique » disent ceci, entre diverses choses : « Nous déclarons, au nom de Dieu, en face du monde entier, imposture et idolâtrie, le culte appelé Catholique-Apostolique et Romain ; nous déclarons solennellement que tout ce qui est prescrit dans la doctrine de ce culte, contre la doctrine de l’Éternel notre Dieu, telle qu’elle a été renouvelée par l’ange de sa face, Notre-