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n’aurait point osé dire, au cours de son travail sur les faux dauphins, un mot de l’imposteur allemand, a cité tout au long, dans l’Univers de 1850, cet édifiant extrait. M. de La Sicotière en donne quelques phrases ; il signale de plus une autre déclaration, collective celle-là, et non moins accablante, qui parut à cette époque aussi, et au bas de laquelle le même Gozzoli, MM. le chevalier A. de Cosson, J.-B. Laprade, Charles de Cosson, Chabron de Jussac, Xavier Laprade, etc., tous anciens partisans zélés de Naundorff, avaient apposé chacun son nom. Les signataires accusent positivement, entre bien d’autres choses, l’être « dégradé », « se prétendant fils de Louis XVI », d’avoir simulé les deux assassinats dont il s’est dit victime. Seuls de tous les rédacteurs du journal la Voix d’un proscrit, Gruau et Dussurgey restèrent fidèles au juif prussien.

M. Simon Brugal, qui a publié, en 1884, dans le Messager de Toulouse, de fort curieux articles sur les naundorffistes, possède le texte imprimé, aujourd’hui devenu très rare, de ces deux accablantes déclarations.

On comprend qu’elles ruinèrent presque absolument le crédit, déjà bien ébranlé, de l’imposteur. Quatre années plus tard, le 18 avril 1845, il s’éteignait dans un état voisin de la misère, à Delft, en Hollande. Il était venu s’établir en Hollande, M. Bailly le rappelle, parce que son « immoralité notoire » ayant attiré sur lui l’attention de la police de Londres, sa liberté courait des risques sérieux en Angleterre. En