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même les plus naïfs et les plus convaincus, de Naundorff, et c’est ce qui arriva. En 1841, Gozzoli, ce champion fervent dont je viens de parler, abjurant enfin sa longue et ridicule erreur, publiait une déclaration où l’on trouve ce qui suit :


 « J’avais cru me dévouer à une infortune sacrée, à une cause noble et sainte ; j’ai regardé de plus près celui que nos respects lointains élevaient sur un piédestal, et bientôt il ne m’a inspiré qu’un dégoût inexprimable. Quel est-il, cet aventurier mystérieux, s’il n’est pas le fils de Louis XVI ? Je l’ignore et je n’ai pas besoin de connaître son origine pour l’estimer à sa juste valeur. Est-il l’instrument d’une de ces sociétés souterraines qui attaquent l’existence des gouvernements dans l’ombre et minent le sol sous leurs pas ? Est-il l’agent de quelque police immonde ? Peu m’importe ! Ce que je ne sais que trop, c’est que cet homme est un fourbe aussi dangereux que fécond en ressources ; c’est qu’il est familiarisé de longue main avec la perversité la plus profonde. De loyaux défenseurs ont uni leurs voix à la mienne pour le recommander à l’opinion ; nos écrits lui ont fait des partisans et des admirateurs : que ceux de nos concitoyens qui furent entraînés par nous dans cette cause nous le pardonnent. Abusés nous-mêmes, égarés de bonne foi, il nous restait un devoir de conscience à remplir, celui de les éclairer. »

Bailly, qui, d’après les naundorffistes actuels,