Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée

même, et le fit répéter par ses scribes. Gozzoli, qui était alors un de ses champions les plus fervents, l’affirma dans la Voix d’un proscrit, organe de Naundorff, et Gozzoli ne fut pas désavoué, puisqu’il revint à la charge ! Légitimistes, heureusement rares, qui assuriez, jadis, Henri V de votre inaltérable respect, qui, aujourd’hui, prétendez toujours honorer sa mémoire, et vous êtes néanmoins retournés vers les enfants du calomniateur, restez à présent, si cela vous plaît, fidèles à la progéniture de Naundorff, mais, de grâce, ne parlez pas davantage de votre vénération pour le roi défunt !

Je l’ai déjà dit : la seconde tentative d’assassinat trouva plus d’incrédules encore que la première, et l’imposteur qui avait espéré, par ce simulacre, arrêter la décroissance qu’il constatait dans le nombre et dans le zèle de ses partisans, vit ses calculs absolument déjoués. La diminution ne se ralentit point ; ce fut même tout juste l’effet contraire qui se produisit. Il faut indiquer, en quelques mots, les raisons pour lesquelles les dupes de Guillaume Naundorff, comprenant enfin qu’elles s’étaient trompées, se séparaient de celui qu’elles avaient si longtemps défendu.

La scandaleuse immoralité du juif prussien, se vautrant, malgré son âge, dans la débauche et la crapule, ses inventions mystico-religieuses, tout simplement sacrilèges, ses mensonges continuels et contradictoires, voilà les causes de ces défections. Tout cela devait finir, en effet, par dégoûter et éclairer les partisans,