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leur être bien indifférent. Et même le Times, ce vieil ennemi de la France, n’eût sans doute pas été fâché que le fils de Louis XVI existât réellement, car c’eût été pour notre pays une source nouvelle de troubles et de dissensions.

On l’a vu : ce fut en Angleterre qu’eut lieu cette seconde tentative d’assassinat, tandis que la précédente s’était produite à Paris. C’est qu’entre les deux événements que je viens de raconter, il en était survenu un autre. Le 16 juillet 1836, Naundorff avait été reconduit à la frontière. Louis-Philippe, avec raison, s’était refusé à tolérer plus longtemps le séjour en France de cet individu, qui osait accuser la duchesse d’Angoulême d’avoir voulu le faire mettre à mort, et qui insultait grossièrement et continuellement, dans son journal, dans ses pamphlets, la branche aînée des Bourbons. Ce scandale devait prendre fin. Déjà la Gazette de France imprimait que Naundorff était un agent de police. L’imposteur, plus sage que Richemont, avait eu l’habileté de ne pas se mettre formellement sous le coup de poursuites correctionnelles ou criminelles. Mais il était étranger, on l’expulsa, et l’on fit bien.

Naundorff avait donc attribué, – l’impudent ! – à la sainte duchesse d’Angoulême la responsabilité de la première soi-disant tentative d’assassinat dirigée contre lui. Il est bon de dire à qui ce juif eut l’audace d’imputer la responsabilité de la seconde : ce fut au comte de Chambord ! L’aventurier prussien le déclara lui-