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qu’il envoya Morel de Saint-Didier proclamer devant les jurés qui s’occupaient de Richemont, les droits de Charles-Louis de Bourbon, dit Naundorff, à la couronne de France. Le lecteur n’a pas oublié le succès qu’obtint cette mauvaise plaisanterie.

Le piètre résultat qu’avait produit la première soi-disant tentative d’assassinat commise contre sa personne, n’était point pour encourager l’imposteur à une seconde édition. Néanmoins, comme vers la fin de 1838, le zèle et le nombre de ses partisans diminuaient d’une façon très inquiétante, il pensa qu’il ne serait pas inutile de renouveler l’aventure. Il se trouvait alors à Camberwell, près de Londres. Écoutons M. de La Sicotière : « Un soir du mois de novembre 1838, dans son jardin, un coup de pistolet fut tiré sur Naundorff à bout portant et le renversa, contusionné, mais non blessé. Ses vêtements seuls avaient souffert. Cette seconde tentative trouva plus d’incrédules encore que la première. On ne put en découvrir l’auteur ; on crut même reconnaître un pistolet, ramassé sur le lieu de la lutte, pour un de ceux de Naundorff. La police cessa bientôt ses recherches. Le Times et d’autres journaux firent gorge chaude de l’aventure[1]. »

Le Times et les autres feuilles anglaises ne pouvaient être soupçonnés, je le note en passant, d’aucun parti-pris contre le juif prussien. En effet, qu’il fût ou non Louis XVII, cela devait

  1. On avait arrêté tout d’abord un certain Désiré Roussel, qu’on ne tarda point à relâcher.