Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE X

De 1832 à 1845.




J’en ai dit assez, je le crois du moins, sur les Mémoires du juif prussien, et sur les efforts qu’il y tente pour expliquer l’incognito gardé par lui près de quarante ans. J’avais l’intention de montrer, en donnant trois ou quatre exemples, que les récits de Naundorff n’ont pas le sens commun, et sont aussi clairement absurdes que mensongers. C’est fait ; je n’insiste point. J’arrive tout de suite à 1832, et je passe en revue, d’un coup d’œil rapide, les treize années que vécut encore le faux Louis XVII.

À travers les précédents chapitres, déjà il a été semé plusieurs détails sur cette période publique de la vie du « prince ». Le lecteur, sans doute, n’a point oublié que Naundorff, à son entrée dans la capitale de ses États, ne connaissait pas un traître mot de notre langue. Il se rappelle que l’imposteur, malgré cette ignorance complète du français, grâce à l’aplomb, à l’impudence qu’il montra, grâce encore – il faut le reconnaître – à une certaine habileté dont il fit preuve, grâce surtout à ses traits bourboniens recruta vite un petit