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du traité de 1815, lorsqu’on aura dit par quel moyen le juif allemand et ses champions fidèles ont pu savoir, avec tant de certitude, le contenu de ces clauses secrètes dont personne, jamais, n’a parlé avant eux, ni depuis. Dans ces clauses, les puissances européennes, déclare Naundorff, avaient réservé solennellement les droits de Louis XVII. De quoi se mêlaient-elles, les puissances ? Pour quelle raison alors n’ont-elles point proclamé Louis XVII ? Et comment se fait-il enfin que les susdites clauses soient toujours restées lettre morte ? À l’appui de cette révélation, l’Ami de la Vérité ne cite, d’ailleurs, qu’une « preuve », et quelle preuve ! Elle consiste à reproduire ces paroles prononcées publiquement par le comte de Provence : « Je crains toujours quelque caprice chevaleresque d’Alexandre ! » Il est vrai que Louis XVIII, parlant du tzar de Russie, a dit la phrase qu’on vient de lire, mais il faisait allusion, tout le monde sait cela, au petit duc de Reichstadt, fils de Napoléon, et non pas à Louis XVII. Sans quoi, Louis XVIII, qui n’était pas un sot, et qui déclarait si hautement que son neveu avait péri en 1795, dans la prison du Temple, se serait bien gardé de manifester, ouvertement, une crainte dont la révélation seule n’aurait plus permis de croire ce qu’il affirmait.