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Tandis que l’un d’eux liait les membres du prince au dos d’une chaise, un autre le tenait par la tête, puis le troisième, tirant un portrait de sa poche, et jetant alternativement les yeux sur la peinture et le prince, fit un signe à ses complices qui, armés de petits instruments à mille pointes, qu’on ne peut comparer qu’à un faisceau d’aiguilles, lui portèrent une multitude de coups au visage. Bientôt il fut couvert du sang qui jaillissait en abondance de ces innombrables et imperceptibles blessures. Cette atrocité consommée, ils lui lavèrent la figure avec une éponge imbibée d’une sorte de liqueur ; puis ils se retirèrent, sans qu’il fût sorti de leur bouche d’autres sons qu’un ricanement qui avait quelque chose de satanique...|2}}

 « Le lendemain, la figure du prince enfla tellement que sa vue était entièrement couverte ; insensiblement son état s’aggrava à un tel point qu’il éprouva les plus cuisantes souffrances. Il les supporta néanmoins avec le courage que donne la résignation de l’innocence. Mais de brûlantes démangeaisons qui le tourmentaient continuellement, ayant succédé à l’intensité de sa douleur, il ne put résister au besoin de porter les mains à son visage et de le frictionner avec force ; il était entièrement recouvert d’une croûte épaisse, que ses ongles déchiraient par lambeaux... »

Etc., etc., etc. On comprend dans quelle intention les bourreaux du « prince » l’avaient soumis à cette torture abominable. C’était pour