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de toutes les impostures d’Hervagault, de Mathurin Bruneau, de Richemont et de quelques autres, il n’a produit qu’une laborieuse accumulation d’impossibilités évidentes. À l’en croire, toutes les puissances de l’Europe se sont liguées contre lui, même celles qui avaient l’intérêt le moins contestable à le protéger. On l’a persécuté de cent manières, on l’a traîné de prisons en cachots, on l’a torturé odieusement, on lui a volé tous ses précieux papiers, qui se trouvent encore aujourd’hui en la possession de diverses chancelleries, lesquelles, quand bien même elles eussent jeté la France, leur ennemie, dans les plus gros embarras et dans les plus graves désordres, en révélant l’existence de ces pièces, ont toujours nié les avoir ; – mais que valent les négations des chancelleries contre une affirmation de Naundorff ? Cependant, divers grands personnages ont reconnu ce malheureux prince, et ont proclamé, publiquement, qu’il était le fils de Louis XVI. Et de tout cela, de toutes ces persécutions, de toutes ces trahisons, de toutes ces attestations, il n’est resté rien ; rien, pas la moindre trace, pas une lettre authentique, pas une parole d’un homme dont le témoignage soit garanti, ou sérieux et digne de foi ! Naundorff, seul, en a gardé le souvenir ; il raconte ce fatras d’insanités sans apporter une preuve à l’appui de ses hallucinations...

Et c’en est assez pour ses dupes !

Je signale toutefois quelques points des Mémoires de cet imposteur, points reproduits,