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ulcères par tout le corps ; cette maladie se développant malgré les soins délicats dont le prince est entouré ! Qu’en dit-on ? Et que devient, pour les partisans de Naundorff, le grand argument au moyen duquel ils voulaient démontrer que l’enfant mort au Temple, portant la trace de tumeurs et d’ulcères, ne pouvait pas être Louis XVII ?

Je me garderai bien de suivre l’imposteur à travers toutes ses prétendues aventures, jusqu’en 1832. Pour les raconter seulement, il faut un volume. Pour les raconter, en prouvant leur absurdité, il en faudrait trois, au moins. La tâche serait inutile et fastidieuse. Naundorff était obligé d’entasser mille péripéties. Comment expliquer, sans cela, qu’enlevé du Temple en 1795, il n’avait pu reparaître, revendiquant son nom et son rang, que trente-sept ans après, dépouillé de tous les papiers que lui avaient remis ses libérateurs, et qui établissaient son identité ? Comment expliquer aussi que tous ces libérateurs, – on n’a pas oublié qu’ils étaient nombreux, – se fussent éclipsés immédiatement après l’évasion, sans avoir prévenu, de manière que le souvenir et la trace ne s’en perdissent point, le monde entier de la belle action qu’ils venaient d’accomplir, et que l’intérêt du prince et le leur étaient de publier bien haut ? Comment expliquer tout cela ? Une pareille tâche offrait de terribles difficultés ; Naundorff, malgré la puissance et la hardiesse de son imagination, n’est pas venu à bout de s’en tirer convenablement. C’est en vain qu’il s’est aidé