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CHAPITRE IX

De 1795 à 1832.




On vient de s’en rendre compte : Naundorff, pour s’évader du Temple, n’a point trop copié le récit imaginaire du romancier Regnault-Warin. Il s’en est même assez notablement écarté. Le cheval de bois ou de carton a disparu. Il y a le dramatique emploi de l’opium à la vertu dormitive et substitution d’enfants, comme dans le Cimetière de la Madeleine ; il y en a même beaucoup plus, et la première substitution s’accomplit au moyen d’une corbeille de blanchisseuse, ce qui est une trouvaille du faux dauphin Jean-Marie Hervagault. Mais, somme toute, l’influence de Regnault-Warin se fait relativement peu sentir à travers le récit que je viens de donner.

Qu’en doit-on conclure ? que Naundorff ne s’est pas aidé, pour ses inventions, du roman de cet obscur écrivain ? On aurait bien tort. Le juif prussien, tout au contraire, s’est largement servi, comme ses prédécesseurs, des fantaisies de Regnault. Sans doute, venant après Richemont, il a eu tout d’abord l’ambitieuse pensée de produire quelque chose d’à peu près inédit, et, poursuivant ce but, il a fait sur l’évasion