Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/107

Cette page n’a pas encore été corrigée

prendre seulement la peine d’étayer sa confiance, plus ou moins sincère, de quelques vérifications. Je signale ce plaidoyer, je ne le discute pas. Jules Favre, en effet, s’est assez souvent trompé, dans ses œuvres politiques et dans les autres, pour que ses jugements soient regardés par mes lecteurs comme n’ayant aucune autorité.

Depuis le réveil du naundorffisme, les partisans des imposteurs ont lancé de nouvelles et nombreuses brochures. C’est encore, c’est toujours Gruau qui leur a fourni la moelle, la mie, si l’on veut, de leurs diverses publications. Ils ont revêtu, chacun selon ses talents, cette mie de Gruau d’une croûte plus ou moins appétissante. Il y a quelques-uns de ces écrits, vraiment, qui ne sont point mal rédigés ; il y en a d’autres, c’est le très grand nombre, qui sont tout simplement ridicules. D’ouvrage de longue haleine, formant un volume, ayant la prétention de retracer dans son ensemble, l’histoire du dauphin Naundorff, je n’en connais qu’un de date récente : c’est la Survivance du Roi-Martyr, par Un Ami de la Vérité. J’en possède un exemplaire de la première édition, qui a paru en 1880. Ce livre ne compte pas loin de cinq cents pages. Sauf un long discours préliminaire, dû à la plume de l’Ami de la Vérité, il n’est qu’une reproduction de certains extraits des œuvres de Gruau, amalgamés avec certains extraits des Mémoires de Naundorff. C’est d’après ce dernier résumé de toutes les inventions de l’aventurier allemand, qu’il convient