Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/105

Cette page n’a pas encore été corrigée

la vérité s’éteignit. Des discordes intestines précipitèrent ce dénouement triste et rapide. Le gérant, un sieur Thomas, et le fondateur, n’avaient point tardé à s’accuser mutuellement d’escroquerie. Il y eut procès. Les preuves apportées de part et d’autre ne semblèrent pas suffisantes au tribunal, qui renvoya les deux plaignants, Naundorff et Thomas, dos à dos. Le premier fit grand tapage de ce résultat peut-être inespéré, cherchant à le donner pour une reconnaissance de ses prétendus droits ! Cette... inexactitude s’étale tout au long dans la brochure de Gruau, intitulée : Non ! Louis XVII n’est pas mort au Temple !

Gruau ! Je m’arrête à ce nom ; c’est celui du défenseur le plus acharné de Naundorff. Tandis que la Justice, que devait remplacer, quatre ans plus tard, la Voix d’un Proscrit, disparaissait, surgissait Gruau. Gruau, ancien magistrat, qui s’appelait d’abord, tout simplement, Gruau ; qui, ensuite, ajouta de lui-même à ce nom roturier les trois mots : de la Barre ; qui, après, par la grâce de Naundorff, devint le comte de la Barre ; qui, en dernier lieu (je l’ai déjà dit), las de jouer les seconds rôles, se révéla, sur la fin de ses jours, le vrai, le seul fils de Louis XVI, Gruau inonda la France de publications diverses, où il soutenait avec acharnement le maître qu’il s’était donné. Les Intrigues dévoilées, ouvrage en plusieurs tomes, et la brochure : Non ! Louis XVII n’est pas mort au Temple ! furent, de tous les écrits de cet ex-magistrat, ceux qui obtinrent le plus de retentissement.