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de ce journal, à la date du 3 août 1850. M. d’Auriol déclarait, de la façon la plus formelle, qu’en 1840, il était allé voir la duchesse d’Angoulême, lui avait dit ses incertitudes, et que la duchesse lui avait positivement assuré que le Dauphin était mort au Temple[1].

Voulez-vous une preuve de plus ; écoutez les magnifiques paroles qu’a prononcées, sur son lit de mort, le duc d’Angoulême, qui n’eût pas ignoré le terrible secret, si sa femme l’avait connu et confié à plusieurs gardes du corps ! Au moment d’expirer, le pieux duc d’Angoulême, après toute une vie sans reproches, fit venir son neveu et sa nièce, Henri V et Louise de France, et leur dit : « Mes enfants, mon heure est venue. Je suis désormais inutile sur la terre. J’avais promis à votre père expirant de le remplacer auprès de vous ; j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour accomplir ma promesse. Vous savez combien je vous aime, combien j’ai désiré que vous fussiez bons et purs. Dieu m’a exaucé dans le plus ardent de mes vœux. Désormais, vous n’avez plus besoin de guide, mes devoirs sont remplis. Je souhaite que Dieu appelle mon âme à lui dans sa miséricorde. »

On ne parle pas ainsi, en un moment pareil, quand on a la conscience troublée : Le Dauphin est bien mort au Temple, et Naundorff n’a été qu’un imposteur. C’est ce que je m’en vais démontrer d’une façon plus péremptoire encore.

  1. On trouvera une lettre de Mgr le duc de Parme, à ce sujet, dans l’Appendice.