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en netteté et fermeté. Voici les îles d’Egine et de Salamine, et puis, dans une échancrure que forment deux belles montagnes, un rocher apparaît qui porte quelques colonnes et le triangle d’un fronton. Le cœur hésite ; le doigt, le regard interrogent. Cette petite chose ?.... C’est l’Acropole, semblable à un autel, et qui nous présente avec la plus étonnante simplicité, le Parthénon.

» Vue à trois lieues depuis la mer, au fond d’un golfe pur, resserrée entre les montagnes et sans défense, l’Acropole émeut comme un autel abandonnée. Eh quoi ! tant de confiance ! Le plus précieux morceau de matière qui soit au monde s’expose si familièrement ! Un mouvement de vénération nous convainc avant que, de si loin et si vite, Minerve ait pu toucher notre intelligence.

» Ce petit rocher ruineux se rattache en nous à tant d’idées préalablement associées que ce seul mot des passagers : « Athènes ! voici l’Acropole ! » détermine dans ma conscience le même bruissement qu’un coup de vent de feuilles de la forêt... »

L’auteur ajoute que c’étaient les Chateaubriand, les Byron, les Renan, les Leconte de Lisle, qui bruissaient en lui, et que son propre jugement n’avait aucune part à son enthousiasme...

On ne comprend pas la perfection, il faut la sentir ; et ici Barrès, en dépit de sa raison, la sent si fortement, qu’il en est meurtri...


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Le cadre athénien rejette avec violence ce qui est