Page:Vers et prose, tomes 5-8, 1906-1907.djvu/14

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vie avec plus de familiarité, et je désire la voir avec des yeux aussi peu faiseurs de complexités théâtrales que l’étaient les yeux grecs.

« N’étant pas de sang hellénique, je ne secrète aucune pensée athénienne ; il n’est pas question que personne de chez nous répète les beaux miracles du Parthénon ; mais si la France relève, par l’intermédiaire romain, de la Grèce, c’est une tâche honorable, où je puis m’employer, de maintenir et de défendre sur notre sol une influence civilisatrice. »

C’est fort beau ; et l’on voit que l’auteur n’avait pas à maudire son propre sang et la perfection d’Athènes. Mais il a bien fait de gémir et de déchiffrer ses flancs, puisque c’était pour notre plaisir.


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On peut aimer la Chanson de Roland sans la comparer à l'Illiade. Les aventures des croisés en Grèce offrent un joli pittoresque. Je connais le Livre de la Conqueste ; il intéresse, malgré des vers plats. Ce serait facilement une source de contes et de drames capables d’émouvoir. Barrés nous parle, avec une passion charmante, des seigneurs et des chevaliers qui habitèrent les burgs dorés du Péloponèse. Il nous montre Geoffroi de Villechardoin et Guillaume le Champlite vêtus de leur riche harnais, et nous entendons la plainte amoureuse de Rambaud de Vaquéras.

Sparte est ses environs fournissent à Barrès la matière d’une série de peintures, où il trouve le moyen de concilier la fougue et la netteté.