Page:Vers et prose, tomes 5-8, 1906-1907.djvu/13

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encore sur les lagunes de l’Adriatique, nulle fusée ne s’élève plus de cette eau glacée.

Alors il jette un cri désespéré, où sonne pourtant comme une joie de se sentir infidèle :

« Je reconnais les Grecs pour nos maîtres. Cependant il faut qu’ils m’accordent l’usage du trésor de mes sentiments. Avec tous mes pères romantiques je ne demande qu’à descendre des forêts barbares et qu’à rallier la route royale, mais il faut que les classiques à qui nous faisons soumission nous accordent les honneurs de la guerre, et qu’en nous enrôlant sous leur discipline parfaite ils nous laissent nos riches bagages et nos bannières assez glorieuses. »

Nous sommes tous plus ou moins romantiques. Et quant à ces bannières, gardons-les ! Mais que le souffle d’Athènes dispose leur plis selon le seul rythme qui pourrait néanmoins avoir des nuances et des modalités.

Oui, dans l’Attique, les arbres ont été coupés, la terre a glissé, l’eau s’est évaporée. C’est ainsi que cette nature d’élection, se mettant en quelque sorte hors de la vie commune, rentre davantage dans la Beauté et peut servir de règle avec une sûreté plus grande. Pour en tirer profit, il n’est pas nécessaire de se renier...

Mais écoutez plutôt les conclusions de Barrès :

« La déesse m’a donné, comme à tous ses pèlerins, le dégoût de l’enflure dans l’art. Il y avait une erreur dans ma manière d’interpréter ce que j’admirais ; je cherchais un effet, je tournais autour des choses jusqu’à ce qu’elles parussent le fournir. Aujourd’hui, j’aborde la