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jusqu’au grand soir où tout à coup chassée vers l’Équateur
par la trace illusoire d’une vaine chaleur,
la race humaine exténuée
n’aura plus qu’un seul homme et qu’une seule femme

qui, debout, et parmi les vieux monts en ruines
et les bois décharnés, exorbitant leurs yeux vitreux
pourront te contempler enfin, Soleil mourant,
par delà des plateaux de glace immensurables,
lorsque tu descendras, lentement, pour toujours,
dans la nuit !…

GIOSUÉ GARDUCCI
Traduction en vers libres de F.-T. Marinetti.