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VtO I.A PEUCKPTION DU FUTIIME

éclaiiclr la question, je parlerai d'abord du rythme spatial, dont la percep- tion semble de prime abord plus simple (i).

(i) Les remarques de ce livre s";ipjjli(jiient aussi au rjllimc purcmeiil subjectif. Il y a, d'ail- leurs, non pas deux cas principaux, mais trois. — i° Le phénomène choisi comme point de repère, par exemple l'accroissement d'intensité au temps marqué, existe dans la réalité objective indépendamment de toute action de ma part ; il en est ainsi quand j'entends chanter. — 2° Ce phénomène existe dans la réalité objective par une action de ma part ; il en est ainsi quand je chante moi-même. — 3° Le phénomène n'existe pas dans la réalité objective, mais je l'y ajoute et l'y perçois par un processus physio-psychologique presque toujours inconscient ; il en est ainsi quand on écoulant une suite de percussions identiques et équidislantes j'entends les percussions paires plus fortes que les autres. — H y a au fond peu de différence entre 2" et 3°. Au point de vue de la mesure subjective des intervalles rythmiques, il n'y a aucune différence entre 1°, 2° et 3" : le point de repère sur lequel je me fonde directement, immédiatement, est toujours un phénomène subjectif, c'est-à-dire une sensation ; il n'importe aucunement que cette sensation me soit imposée ou seulement suggérée par un phénomène objectif, ni que ce phénomène objectif soit dû à l'action d'un agent extérieur ou à mon action personnelle.